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Formia

Tout semble réuni ici, la pierre- cette pierre d´albâtre blanche d´un calcaire suffisamment dure, rare sur le continent mais présente sur les îles (dont celle d´enface, Ponza), la mer rassérénante au clapotis réguleir, cette même pierre différente une fois immergée dans l´eau.
La cale aux pêcheurs est là aussi, dont l´un d´entre eux a ce jouet hamecon à la couleur verte italienne, il y a aussi l´Imbiss jaune remarquble et son son de groupe électrogène léger, cette lumière de réverbère blanc diffusant en hauteur plusieurs sources de projecteurs, cette étoile du sud, la première au zénith de la nuit sans lune, ayant disparu subitement depuis hier, m´indiquant d´un coup l´orientation du site, aprÈs avoir vu le oleil se coucher à l´ouest derrière ses monts.
Un canot rentrant au port avec son falot vers l´horizon rendu obscur confère toute une dimension à l´étendue tenue.
Enclin à la méditation que peut procurer un lieu, je constate tout bonnement qu ´il peut calmer son Etre trop pris ou sollicité par les vicissitudes d´un monde se défaisant en vanité et guerre, oubliant qu´il suffit de peu et d´un tout pour recevoir son essence: se retrouver seul face à la plénitude du moment ressenti.

Le sable saisi

L´étendue lactée se dilue
A la lumière de l´aurore
Pendant que la lune lui dit
Un Ciao blanchi à l´eau d´or.
S´égrènent les grains d´un sablier
Dans l´esprit saisissant une essence
Du matin clair au ciel sabré,
Alors que sont endormis ses sens.
Les mots partent d´un rêve astral;
Philtrés par la conscience ils me réveillent
Restent en mémoire vive sur la paupière
Avant que le sommeil n´efface la prière
Du matin qui rend moins pauvre qu´hier.

REGGIO CALABRIA

Se ressentir dans la ville comme chez soi,
une fois arrivé en gare de Reggio
prendre d´instinct à droite vers les déserts
d´avenues abouties en limite
de centro et de friches essulées
Rencontrer jusqu´au carrefour cardinal
Respirer les pollutions déshumanisantes
Sans personne alentour,redescendre
Sur l´axe chaussée de pavés usés
De mail aux commerces bâtimentés
Traverser les terrasses bonimentées
Transversaliser par un troncon en peente
Douce vers la mer et sa promenade
Populeuse aux plages privatisées,
prendre un gelato e un caffe
s´asseoir sur un banc aux côtés
d´un africain ignoré de la ville
et plonger dans les obscurs feux
de la sicile présentante en face.
Sentir un vent au large voyageur
Passant le détroit ionnien
MESSINA 18-08-2008
Les ions sont liés
De ville en ville parcourues
Les morceaux urbains se recomposent
En fragments cadrés, détaillés et denses.

Palerme à pied

Quitter la gare sur la droite
Pour un axe de discount chinois
Longeant le jardin botannique
Et débouchant sur la mer
Par un parc en bordure;
Revenir sur le port
„La Cala“, suivre l´avenue
de la gare maritime
approcher d´une prison bastion,
Revenir sur ses pas puis
Prendre une oblique pour
Découvrir des étals de marché
Continuer sur une perpendiculaire
Remonter son orthogonale
S´arrêter sur une place jardin
Pour se restaurer et reprendre
La via Roma, tourner sur une
Place baroque, descendere sa volute
Pour tomber sur une autre église
A l´office chantée, passer
De l´autre côté de l´axxe
Médium principal, constater
L´afflux des terrasses, l´éclairage
Ténu aux réverbères, rencontrer
Un énorme arbre centenaire
Aux multiples troncs et branches
Pendantes, être aspiré par
Des venelles fatiguées, suivre
La rue du vieux palais sur
Un corridor aux pavés lisses,
trouver une unique fontaine
faire ses ablutions du soir
ecrire sous les yeux de siciliennes au balcon.

24 HEURES à PALERMO à PIED
Repartant en ce moment même
De Palerme, que m´en reste-t-il?
Une drôle d´impression de densité entre
Espace et temps ‚à écumer la ville
Sous la chaleur et l´épuisement.
Au terme d´un moment sans de cesse
A traverser la ville, les lieux se
Confondent jusqu´à leur oubli.
Les infractuosités sont nombreuses
Avec des rognons d´habitat oublié.
Par son tissu ancien et ces irrégularités ponctuant la rectitude des monuments, Palermee rappelle Prague par sans aucun doute, l´attitude un brin désinvolte de ses habitants respectifs.
Sans un moment de répit à l´arpenter, la ville prend un rythme qui vous convient puisque vous êtes le seul compositeur.
Composer avec les fragments que vous récoltez au fur et à mesure des pérénigrations.
De prime abord Palerme ne m´est pas apparu sous de bonnes augures hospitalières du fait déjà de l´absence de fontaines sur ses places, d´une abiance mystérieuse à réveiller d´anciens démons générée par un éclairage au réverbèrelaissant aux zones d´ombres toute la vacuité à imaginer un mauvais génie s´y terrant.
Trop de baroque en fioriture extérieur comme intérieure est indigente et basse.
Ce n´est qu´au grand jour, au delà d´une nuit de tableau de ville inerte, la vie y reprenant, qu ´elle apparut nettement plus attractive.
Ses rues à la perspective cadrant soit la montagne, l´horizon de la mer, un ferry passant, le repère d´une pointe d´église ou de tour d´angle,éconduisent un intérêt toujours plus vifs à découvrir son oeil intérieur urbain.
Ses marchés populeux, son éclectisme de monuments disparates et éclatés, ses rues biscornues tracant un viaire entre radiales principales, ses surprises de détours en font une ville aux caractères indépendants.

MESSINA-PALERMO

Dédensifier le réel alentour
Par le voyage au lent tour
Densifier le temps élastique
Par l´espace plastique.
Etirés les jours véhiculent d´autres
Perceptions sur les paysages passagers ;
Un rythme régulier entre flot
Horizontal devant et monts
Escarpés verticaux dans son dos.
Espace capté en temps saississant
L´instinct se rapproche de l´instant
L´instant est proche de l´instinct
Resituant l´etre entre les choses
Espacés et le temps saississable esprit.

PAYSAGES PASSAGERS 18-08-2008
Au lointain
Passent paysages
De gare en gare trains passagers
Se tiennent
Entre mer ionnienne
Et terre Etna sicilienne âgée.
Proche d´instants
Se rapproche l´instinct
D´Etre entre Espachose et tempssaisissant.