Blog

Regagner le regain

Si disparaît l’objet de son amour secret
Sujet désemparé sans verbe qui se crée
S’étiole l’être aux tréfonds sans un acte concret

Savoir raviver le regain qu’on recrée
Si sur soi c’est avoir son âme versant un rêve
Dis pas je toi le trait d’où taquine un règne craint
L’orée des ans varie à croire un cri de gré
J’ai par trop fait au fond d’un creuset ragréé
Retourner sa souffrance en d’autres joies revenues
Accomplir le travail d’un détail revenu
Ressentir son image dans chaque geste à l’œuvre

Repartir d’énergies premières régénérées

Habitées rien qu’un temps tout l’espace aéré
Libérer à paraître dans l’amour de son havre
Apparaître libéré en amour d’havre ouvert.

Au monde des fées


La Mélancolie, Dürer

À chaque instant
Tout est dans l’esprit
de respirer
et mieux repartir

Dépasser tout le temps la matière condition
transcender le corps de son affliction
Mélancolie passe mais ne se meurt pas
Dans le croupion qu’en a marre
du malheur ailleurs.

De soi changer le monde
de tous en capter l’onde
Aller au bout des choses
D’un doute envahissant j’ose
traverser un désarroi
Au monde des fées je me rassois

Calmer les tourments contractés
Retourner la misère tractée
transformer l’air accablé
Intégrer un lien câblé
Fragile est l’équilibre
qui fait se sentir libre
Ne plus subir l’oppression
Dense d’êtres surpeuplés
Quand serons nous œuvrés en un cœur commun
Au lieu d’ignorer son monde
Soit attentif au moindre mouvement
d’un détail apparu à sa conscience entière
et première science
du hasard entre instants
et l’art instinct.

Dépression et précision

image de Nono la Mine

Cherchant un chemin au monde de demain
Je vais où je ne sais dans ma vie en scène
L’on m’a dit « soit meilleur que tout autre à l’heure
dite tu seras le seul qui compte délaissé »
La Terre devient un enfer
Personne ne peut y faire
quelque chose tous s’en font une frayeur
à s’en foutre.
Comment changer la donne? Que Dieu me pardonne
de ses désespérer si ce n’est
encore errer.
Dégager son être
Libre comme l’air
Ne plus se taire
Exprimer aux autres l’autonome amour
Au delà de la haine
de l’autre entour
Soi sur toute la planète

La faute à qui? La faute à quoi…
Chacun la sienne; qu’à cela ne tienne d’aller au fond de soi
Réveiller les démons du moi
Creusant son propre gouffre
en dépression souffre
Jusqu’à l’ultime ressource
d’un sacré vivant en course

Traverser sa crise avant la reprise
d’espérance vraie
apprend à ne pas dévier
de sa profonde vérité
d’être en vie héritée
Éternel désir
à toujours revenir
au terme de confusion
aime toute en fusion
Retrouver le sens
profond d’être sans
Se détourner de vivre
Le monde qui enivre
Recentrer sans se perdre
l’essence à prendre
au fond révélée
d’âme élevée
à vivre

Paris paradoxe

Dans une saison qui n’a pas de saison
Dans une journée qui perd son temps
Dans un square esseulé
au milieu de Diderot
Dans un désert urbain d’un samedi soir
Face aux grands moulins de Paris
Face au ciel couvert
qui ne répond de rien
Face au vent tournant
qui désoriente
Face au vide de soi
Même en quête
Je pose la question
de ma vie inachevée…

Rien d’autre qu’un sentiment d’être
suffit à respirer
une naissance entière
À vivre en plénitude
le moment seul
dans le monde
de multitudes denses
Un nouveau printemps s’entoure
se laissant exhaler les premières senteurs
sur cendres tues,
Il parle à nos sens en réveil
relançant ses sèves revenues
au dedans ressuscitant.

Renouveau vernal

Aux bourgeons éclatés d’un printemps renaissant
Le regain se regagne emprunté, saisissant
Les fleurs timides éclosent réépanouies
La béance de l’hiver gouffre se remplit
Fécond et tout en ver(s)t comble et appuyé
De saisons au réveil d’un soleil Pan qui rit.

Se laisser envahir du passage émondé
Du vide à fleur de peau au plein soleil ondé
Pour faire en soi germer ce qui ressort des terres
En clameur germinale qui sourde des éthers.

27/03/2012

Relancer son élan de sa vie source
Reprendre un souffle en pleine course

30/03/2012